628 D'iB. VEUT DÉTACHER LES SONNONTOUANS SUR L'otfABACHE aise de les faire attaquer par les costes de la Louisiane par un grand nombre de Sauvages, il faudroit sçavoirceque c'est que l'establissement qu'ont là les Anglois ou qu'ils peuvent faire. Il en coustera moins de descendre par cette rivière, conduits par les Sonnontouans, dont nous pourrions détacher une partie pour venir sur Ouabache, ce qu'il y a longtemps qu'ils ont dessein de faire. Nous les esloignerions par là des Anglois et les rapprocherions de nous, pour nous en servir utilement contre les Anglois, en les joignant à nos Sauvages. Que le Canada ne crie point contre ce dessein. Je ne leur osteray pas de Sauvages qui soyent à eux. Au contraire, ils sont à craindre là où ils sont. Ils ne le seront plus du costé de Ouabache que contre les Anglois. Je ne demanderay pour cela que douze hommes, conduits par Joncaire avec un autre officier subalterne, qui s'en iront de Montréal aux Sonnontouans, des Sonnontouans, où ils prendront plusieurs guides, pour venir par Ohio à Ouabache. En observant bien tous les chemins, cela pourra couster au plus trois mille livres, qui se trouveront par les suites une despense très-nécessaire. Messieurs les députés de Canada crient contre moy de ce que j'ay permis que les Canadiens qui estoient à la Mobile ayent remonté le Mississipy pour aller en commerce des pelleteries et peaux de bœufs et quérir les castors qu'ils avoient laissés en cache, ne sçachant pas s'il y auroit un] ordre du Roy pour leur permettre de l'envoyer par là en France, et de leur avoir dit d'advertir tous ceux qui estoient sur les bords du Mississipy de descendre à la mer ou de s'en retourner en Canada. Tous ces coureurs de bois descendent à la mer. Je donne ordre à mon frère de Bienville de faire recevoir leurs cas-