April 24, 2007

Proposition de partenariat avec la Russie en matière de défense antimissile

Par Vince Crawley Rédacteur de l'USINFO

Washington - Les États-Unis ont invité des représentants de la Russie à visiter des sites de dispositifs antimissiles en Alaska et en Californie, et proposent à ce pays de conclure un partenariat exceptionnel en matière de défense antimissile tout en s'efforçant de répondre aux préoccupations de Moscou en ce qui concerne l'emplacement prévu d'intercepteurs de missiles en Europe centrale, a déclaré le ministre de la défense des États-Unis, M. Robert Gates, lors d'entretiens dans la capitale de la Russie le 23 avril.

Reçu par le président de la Fédération de Russie, M. Vladimir Poutine, et par d'autres hauts responsables russes, M. Gates a abordé la question de la proposition américaine visant l'installation de 10 intercepteurs de missiles en Pologne et d'un système de radar de technicité avancée en République tchèque, sous réserve de l'assentiment des gouvernements intéressés.

La Russie a exprimé sa vive inquiétude à l'égard de cette initiative qui, selon elle, risquait de fausser l'équilibre des forces entre les puissances nucléaires. Les États-Unis affirment, quant à eux, que ce bouclier ne devrait avoir aucun effet sur les capacités russes en matière de missiles et vise en fait à parer aux attaques en provenance du Moyen-Orient, en particulier l'Iran. Placé comme il le serait en Europe centrale, il assurerait une défense contre des missiles intercontinentaux de longue portée et n'aurait qu'une capacité limitée contre des missiles lancés du territoire russe du fait que les distances seraient trop faibles pour permettre un ciblage précis. De plus, les 10 intercepteurs que compterait ce dispositif ne seraient pas assez nombreux pour contrer efficacement les centaines de missiles que possède la Russie.

S'adressant aux journalistes à Moscou, M. Gates a indiqué qu'il se trouvait là à l'invitation du président Poutine, qu'il remerciait de son chaleureux accueil. Il a déclaré qu'au cours de ses entretiens, il avait « réalisé de vrais progrès en vue d'éclaircir certains malentendus concernant les caractéristiques techniques du système dont s'inquiètent les Russes ».

M. Gates a souligné que sa visite s'inscrivait dans une longue série de négociations avec Moscou. Les États-Unis, a-t-il dit, ont offert à la Russie un niveau sans précédent de transparence et souhaitent forger avec ce pays un partenariat unique en son genre.

« Nous avons notamment invité les Russes à venir inspecter un site d'intercepteurs en Alaska. Nous les avons invités à examiner en Californie un site de radar semblable à celui que nous envisageons d'installer », a déclaré le ministre de la défense.

« La clé de tout cela est la coopération. Nous voudrions que les Russes s'engagent comme partenaires à nos côtés. Nous voudrions partager l'information avec eux. Nous sommes prêts à coopérer avec eux sur l'emplacement des radars. Nous pensons qu'il existe de vraies occasions de progrès des deux côtés. Cela exigera, pour citer le président Bush, beaucoup de transparence de notre part, et nous sommes prêts à la fournir. »

Sur la base de ses entretiens avec les spécialistes, M. Gates était en mesure d'affirmer que la proposition de plan de partenariat en matière de bouclier antimissile, que les États-Unis ont faite tant à l'OTAN qu'à la Russie à la mi-avril, « allait bien au-delà de tout ce que nous avions fait auparavant sur le plan des détails et de la portée » de cette offre.

La Russie n'est cependant toujours pas convaincue que le programme iranien de production de missiles présente une vraie menace à l'Europe, a dit le haut responsable américain.

« Je pense que les Russes doutent que les Iraniens disposent dans l'avenir prévisible d'un missile balistique de portée intercontinentale, capable d'atteindre des cibles en Europe occidentale, a-t-il dit. Mais nous devons considérer la question d'un point de vue stratégique, c'est-à-dire sur dix ou vingt ans. D'après l'enseignement que je tire de mon expérience dans le monde du renseignement, quiconque prétendrait qu'il y aurait peu de chances que l'Iran ou un autre État du Moyen-Orient se dote de missiles d'une telle portée et d'une telle capacité ferait là une analyse très risquée. »

Quittant Moscou, M. Gates s'est rendu, le 24 avril, en Pologne aux fins d'entretiens sur la proposition de défense antimissile.

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