— 19 — par les juges du tribunal de Strasbourg , pour être les plus favori- sées du globe. Il n'est pas un seul des individus qui les occupent, dont on a voulu faire des mécontents, qui ne soit satisfait au-delà de ses espérances. Quand à la seconde accusation, personne ne saurait comprendre ce que c'est qu'un crédit factice. On a du crédit, ou on n'en a pas. Le mien ne saurait être nié, car il a suffi à expédier 10 navires au Texas et à constituer l'établissement de plus de 600 colons à Castro-Ville au prix de 200 mille francs , dé dépenses constatées. Est-ce avec un crédit'factice qu'on obtient un pareil résultat. Je le demande à messieurs les juges de Strasbourg eux-mêmes. Avant de s'occuper d'apprécier une affaire aussi sérieuse que la colonisation du Texas, messieurs les juges de Strasbourg, ont-ils consciencieusement examiné, la nature d'une entreprise de cette portée, ses difficultés, les qualités nécessaires à son auteur comme à ceux qui s'y associaient ? Ont-ils fait la part de chacun, apprécié les vues et moyens, vu les résultats, et si ces résultats ne valaient pas le risque que chacun courait? Nullement. Leur sympathie a été tout d'un côté. Us ne se sont préoccupés que des colons, comme si je n'avais pas partagé les mêmes dangers, en allant personnellement constituer ma colonie. Us ont méconnu que coloniser se traduit par difficulté. Quoi, ce que le gouvernement, avec toute sa puissance,ne peut accomplir qu'à grande peine depuis 15 ans à la porte de la France en Algérie, vous voulez qu'un simple particulier le réalise dans un an à 2000 lieux de son pays, et le réalise sans subir des obstacles, des mécomptes, des déceptions. En prononçant un arrêt contre moi, le tribunal de Strasbourg a paru avoir un dédain complet pour le sort de 700 Français que j'avais transporté au Texas et qui dépendaient tous de mes actes. On a vainement représenté que j'étais allé au Texas, pour protéger ma colonie, qu'en me ruinant on ruinait aussi 200 pères de familles.