VOYAGE AUX ANTILLES. 505 Porto-Rico est une des plus belles îles des An- tilles, admirablement fertile, très boisée, peu mon- tagneuse , ayant des pâturages sans fin, d'une excellente qualité. On y élève, pour l'exportation, des chevaux, et surtout des bœufs. Les bœufs de Porto-Rico sont, avec ceux de Cuba, les plus beaux du monde : d'une taille au-dessus de la moyenne, des pieds petits et ronds, les jambes de devant lé- gèrement en dehors, à la manière des bassets, le garrot large et arrondi, le fanon puissant et im- mense, la tête courte et la coiffure petite et bien tournée. Lorsque les navires qui portent ces bœufs arrivent au Fort-Royal ou à la Pointe-à-Pitre, on les descend avec des palans sur une grande embar* •cation plate, où ils sont retenus par une barre qui la borde. A petite distance de terre, on ôte la barre; ks bœufs , effrayés par l'eau, se portent tous d'un côté; l'embarcation chavire; et si quelque mulâ- tresse lavandière osait se mettre sur leur croupe, on dirait, aumoment où leur tête magnifique domine la cime panachée de la lame, Jupiter enlevant Eu- rope, et se dirigeant vers les lauriers roses de la Crète, pour y abriter ses amours. Depuis quelques années, on importe dans nos colonies des bœufs du Sénégal. Ils coûtent bien 20