LES SOLITUDES AMÉRICAINES. 161 de ces pierres à pétrir le maïs ; elles ne diffèrent presque pas de celles qui sont encore usitées aujourd'hui chez les ran- cheras du Texas et du Mexique : «e qui prouve que cette coutume remonte à une époque très-reculée. Le irais est sou- vent remplacé par Ia pomme blanche, ap- pelée gamache par les trappeurs ; c'est une racine ayant à peu près la forme d'un oignon et le goût du navet sauvage : les femmes indiennes les déterrent adroite- ment avec une grande spatule, parfois élé- gamment sculptée et ressemblant beau- coup à un sabre de bois; elles bri- sent ordinairement cette racine après l'avoir fait sécher, et elles en font des gâteaux qui ont peu de saveur, mais qu'on est très-heureux de pouvoir man- ger, faute de mieux. Un autre gâteau de Ce genre, mais aussi détestable au palais d'un Européen que d'une digestion dif- ficile, et dont on fait grand usage sur les deux versants des Montagnes-Rocheuses aux époques de disette et de pénurie, c'est le gâteau fait avec une certaine 11