VOYAGE AUX ANTILLES. 183 ainsi que je l'ai dit, la bourgeoisie organisée comme à Hambourg, comme à Brème, comme à Lubec; et, de plus, le droit romain y domine encore la législa- tion civile, légèrement mélangé aux coutumes mu- nicipales du moyen âge. Ainsi, le conseil des bour- geois de Saint-Thomas a l'administration des tu- telles, et il nomme aux mineurs et aux orphelins deux tuteurs royaux, qui sont encore les curateurs de leurs biens jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans. Cette coutume de laisser la tutelle et la curatelle hors de la famille était générale dans les municipalités, au moyen âge, surtout dans les villes du nord, où le droit romain avait moins pénétré. C'est ainsi qu'elle se trouve dans le coutumier des villes de Saint-Omer, d'Aire, de Hesdin, de Bruges et de Nieuport. Cette coutume était un reste de la vieille législation franque et germaine, dans laquelle le droit romain, plus fa- vorable à l'autorité maternelle, au moins depuis le sixième siècle, n'a pas encore complètement pénétré, même à présent. Ce n'est, du reste, qu'à partir de l'année 559 que le droit romain accorda aux mères le droit de tutelle sur leurs enfants ; droit qui leur était absolument refusé au troisième siècle, et qui ne leur était accordé à la fin du qualrième qu'à la con- dition de faire serment de ne point se remarier. La